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 Intelligence animale

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2 participants
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tankasacha
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tankasacha


Masculin Nombre de messages : 16397
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Intelligence animale Empty
MessageSujet: Intelligence animale   Intelligence animale EmptyJeu 30 Jan 2014 - 10:14

texte de Marc Silvestri avec lequel j'ai eu la chance de déjeuner, il y a quelques années



Peut-on parler d'intelligence animale?




Parler de l’intelligence animale pose le problème de la définition de l’intelligence. En effet, allons-nous la définir  en fonction de nos critères humains, de nos jugements de valeur, de nos croyances ...

La question de l’intelligence animale se pose depuis l’antiquité. Aristote, par exemple, concédait  déjà aux animaux la phronesis (intelligence pratique).  Au XVIIe siècle, René Descartes marquait les esprits avec sa théorie des animaux-machines.  Pour lui, les animaux se rapprochaient des machines en ce qu'ils n'ont pas la faculté de réfléchir de manière abstraite et adaptée à chaque situation.

Mais le développement de l’éthologie moderne ainsi que les progrès de la science ont permis d’élargir notre regard sur l’intelligence animale.

L’animal est doté d’une mémoire, il est capable de représentations du monde et dispose de réelles capacités d’apprentissage, voire même d’une conscience de soi pour les plus évolués. Mais ne se trompe t’on pas de débat, lorsqu’on s’interroge sur la question de l’intelligence animale ?

Dans son ouvrage ‘’ les origines animales de la culture’’, Dominique Lestel s’emploie à montrer les difficultés que nous éprouvons à concevoir l’animal autrement. Sans jamais nier les différences entre l’homme et l’animal, il nous montre combien celles-ci doivent être remises à leur place. Ces différences font de l’homme un animal particulier, et non un animal spécial ; une créature différente des autres animaux qui ne s’exclut pas du monde animal.

Sommes-nous seulement capables d'autre chose que d'anthropocentrisme?


Raison et intuition….


Nous vivons dans un monde dans lequel coexiste une pluralité de sujets. Tous les êtres ne sont pas dotés des mêmes possibilités. Nous savons l’impact d’un environnement stimulant et enrichi sur le développement de l’intelligence. Poser la différence entre l’intelligence de l’homme et celle des animaux  devient alors plus une affaire de degré que de nature.

L’homme s’est toujours intéressé à la nature de l’intelligence animale. En général, les observations et les recherches ont toujours été menées sur des sujets animaux qui n’étaient pas ‘’pervertis’’ par la nature humaine.

Bon nombre d’éthologues s’intéressent aujourd’hui aux animaux en relation avec l’humain dans des conditions similaires. On a pu observer que certains animaux ‘’évolués’’ étaient capables de s’humaniser au contact de l’humain. IL faut entendre par là qu’ils sont capables d’adopter des comportements et des postures directement compréhensibles par l’homme, témoignant ainsi d’une formidable aptitude à s’adapter à un environnement qui leur est foncièrement étranger.


Le plus souvent, lorsqu’on parle de l'intelligence animale il est fait référence à l'utilisation d'outils, à la mémoire ou au langage. L’utilisation des outils, en l’occurrence chez les primates, montre bien qu’il ne s’agit pas d’instincts aveugles, mais de constructions pensées qui répondent à un but et qui nécessitent un apprentissage.

Et pour apprendre, il faut de la mémoire. Les animaux sont des êtres cognitifs qui disposent d’une mémoire développée. Ils ont cette capacité de pouvoir s’adapter pour faire face à des situations nouvelles. Et lorsqu’une ancienne situation se reproduit, l'ancien réflexe rejaillit de sa mémoire lui permettant ainsi de répondre de la manière la plus adaptée.


Quant à la question du langage, sommes-nous seulement en mesure de sortir de notre mode de représentation et d’évaluer ce que peut être le langage ou la communication animale ? Des expériences avec des singes, des oiseaux ou des dauphins, ont démontré chez eux une capacité à apprendre un langage ou quelque chose qui ressemble au langage. Mais quel est donc ce langage ? Et sous quels critères le définit-on? Selon des critères humains ?


Bien que ces résultats puissent avoir une certaine valeur scientifique, je ne peux m’empêcher de considérer, par dessus tout, les processus cognitifs mis en œuvre par les animaux pour répondre et se soumettre avec succès aux tests et évaluations élaborés par l’humain.


Lorsque nous parlons du chien, du chat ou du cheval, nous savons que nous parlons d’êtres sociaux qui sont des êtres communicants. La plupart du temps, ces animaux sont humanisés (c’est une conséquence de la domestication), ils finissent par nous renvoyer, par effet miroir, ce que nous projetons sur eux. Nous les aimons s’ils nous ressemblent et nous complètent. Et s’ils nous obéissent, s’ils semblent nous aimer et nous comprendre sans discours et sans jugement, alors nous disons d’eux qu’ils sont intelligents.


Dans son dernier ouvrage ‘’De chair et d’Âme’’, Boris Cyrulnik nous dit ceci : « Pour devenir intelligent, nous devons être aimés. C’est sous l’effet des échanges avec les autres que l’on devient sensible au monde et qu’on y réagit ». Cela reviendrait-il à dire qu’en aimant nos animaux, ceux-ci deviennent intelligents ? Cela me semble très anthropomorphique.

Il nous paraît de plus en plus difficile de définir l’intelligence animale, pour ne pas dire les intelligences animales, considérant les multiples façons de connaître et d‘appréhender l’environnement, de se l’approprier et de s’y adapter. Peut-être nous faudra t’il sortir de notre représentation du monde et cesser de considérer ‘’intelligent’’ seulement ce qui nous ressemble, ou ce à quoi nous aimerions ressembler.



Un autre regard……


Pour comprendre, voire même ressentir, ce qu’est l’intelligence de l’animal, il faudrait pouvoir l’approcher autrement en cessant de raisonner, en se laissant aller à cette résonance  et cette empathie  qui sont à la base de la vie animale. Il arrive souvent d’entendre ceci : « L’humain intelligent est forcément supérieur à l’animal qui ne peut avoir que de l’instinct ». Mais précisément, l’instinct n’est-il pas cette forme d’intelligence première et essentielle au devenir de la vie ? N’est-ce, d’ailleurs, pas sur cette même base innée que le nourrisson va progressivement se constituer un Moi et développer sa structure psychologique.

En fin de compte, l’intelligence animale reste pour l’humain quelque chose de flou. Certes, l’animal ne peut élaborer des concepts rationnels, mais il est pourvu de cette intelligence instinctuelle, pratique, émotionnelle et intuitive qui lui permet de répondre et d’agir en fonction des éléments dont il dispose. L’animal ne va donc pas concevoir, mais va reproduire ce qu’il a appris. Et ses capacités d’apprentissage sont souvent exceptionnelles. Il suffit de voir les prestations que ces animaux savants ou ces animaux de spectacle sont capables de fournir.

L’apprentissage, certes ! Mais il n’est pas suffisant pour déterminer ce qu’est l’intelligence animale ? D’autres facteurs doivent être pris en compte. En effet, les animaux sont, dans leur essence, tellement différents de nous. Leur être au monde, leurs états d’âmes, leurs mémoires, leur perception du temps et de l’espace sont des facteurs que notre intelligence rationnelle peut difficilement appréhender.

Et la conscience animale ? Certes l’animal est un être conscient, mais a-t-il pour autant conscience de lui-même, en tant qu’individu séparé et distinct, doté d’une identité unique ?

Seul l’humain est conscient d’être conscient. Lui seul peut penser et dire JE. Seul l’humain s’étonne d’exister, dit Schopenhauer. En effet, lui seul se préoccupe de la fuite du temps, du passé et de l’avenir, il s’inquiète de sa condition mortelle, il aspire à la spiritualité. A l’opposé, l’animal est entièrement présent dans l’instant, immuable dans sa forme, soumis à l’instinct, adapté à son environnement. Son intelligence est instinctuelle et intuitive. Elle est empathie avec son environnement. L’animal est une globalité, un tout constitué par sa forme, par ses instincts et par son environnement.


En conclusion….




Peut-on parler d’intelligence animale ? Evidemment que oui ! Toutefois la question restera sans réponse si l’on ne peut sortir du champ de l’intellect et du raisonnement. Il faudra peut-être repenser notre propre relation avec le monde du vivant.  Bien plus que repenser, il nous sera certainement nécessaire d’expérimenter en conscience et de vivre cette ‘’empathie’’ envers la globalité, envers le monde animal, envers cette nature à laquelle nous appartenons. Mais cela est-il bien ‘’raisonnable’’ ? Car l’homme est un conquérant. Il a pris le pouvoir sur la nature et sur le monde animal. En maîtrisant violemment l’animal hors de lui, l’humain n’a-t-il pas tenté de brider l’instinct et l’animalité qui sont en lui ? Aujourd’hui, l’animal dont nous cherchons vainement à comprendre l’intelligence est devenu porteur de nos ambitions, de nos espoirs et de nos peurs. Confiné dans nos foyers et dans des espaces souvent exigus, l’animal se transforme en évoluant à nos cotés. Le respect de ses besoins, de son rayonnement, de sa personnalité est souvent mis à mal. Et lorsque ces transformations dépassent le seuil du supportable, alors l’animal sombre peu à peu dans la maladie physique et psychique. Le sujet de l’intelligence animale soulève bien d’autres questions : Qui est donc cet animal, d’où vient-il et où va-t-il en notre compagnie ? Et les réponses, nous l’avons bien compris, ne passeront pas que par l’intellect. Elles devront aussi être  éprouvées, ressenties, inspirées. Grâce aux recherches menées sur la structure complexe du cerveau, nous savons désormais que notre cerveau est constitué de deux hémisphères :

Le cerveau droit, dont la maturation est achevée vers l’âge de 2 ans. Il perçoit l’information de manière métaphorique et analogique. C’est le siège de l’émotion, de  l’information  ressentie et éprouvée, de l’intelligence instinctuelle.

Le cerveau gauche qui se développe plus tard, au fur et à mesure de la constitution du Moi. Il est spécialisé dans la pensée analytique, dans les raisonnements logiques et la parole.

Un petit enfant est donc avant tout un être émotionnel. En grandissant, il commence à raisonner. Il prend de la distance par rapport à ses sentiments. Pendant longtemps l’émotion a été considérée comme un élément perturbateur, alors qu’elle est en fait une information essentielle au maintien de notre homéostasie. L’émotion se manifeste à travers le corps et constitue une forme de communication qui précède le langage verbal.

A ce point de la réponse, pourquoi en venir à l’importance du cerveau droit ? Parce que c’est la partie archaïque de notre animalité, de notre intelligence instinctuelle. C’est la base fondamentale sur laquelle s’est développée notre structure psychique. Et c’est en renouant avec elle que nous aurons le plus de chance de cultiver à nouveau cette empathie qui est à la base de la vie animale. Mais il faudra se défaire de la logique anthropocentrique pour accepter de concevoir l’intelligence animale autrement.

Alors la question de l’intelligence n’aura plus le même sens pour nous, car nous aurons renoué avec le lien qui nous unit à l’animal,  résonant avec l’instinct et l’intuition, reconnaissant enfin l’animal pour ce qu’il est.









Références:

Dominique Lestel, les origines animales de la culture, Flammarion

Psychologie, science humaine et science cognitive, De Boeck

Eric Ancelet, se nourrir ... être nourri..., Cheval Libre

Eric Ancelet, Naître et grandir..., Cheval Libre

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MessageSujet: Re: Intelligence animale   Intelligence animale EmptyJeu 30 Jan 2014 - 12:04

Intelligent ou pas.......il n'en reste pas moins que beaucoup d'animaux possèdent plus de bon sens que beaucoup d'humains.

On cessera peut être de les considérer comme des meubles, le jour ou on admettra qu'ils sont, à leur manière; INTELIGENT
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