J'ai déjà non pas un, mais des chiens éducateurs: les permanents de la meute.
La meute est un de mes principaux outils, sinon le principal, pour travailler la socialisation.
C'est l'énorme différence entre l'ADSA et la plupart des refuges: les chiens pris en charge vivent en meute, sur un terrain dont la surface est telle qu'elle leur donne un sentiment de totale liberté d'aller et venir, d'exprimer leur véritable personnalité.
Pas de box, de barreaux de grille, de chaîne qui créeraient ou entretiendraient un stress préjudiciable à l'équilibre du chien.
C'est moi qui observe, analyse, identifie les comportements inadaptés. Mais la plupart du temps, c'est la meute qui corrige, sous mon contrôle, les erreurs de trajectoire et m'aide à reformater les contrevenants au bon usage du code social canin.
Clarck a notamment repris la matraque du CRS, marchant dans les traces de Drix (n'est-ce-pas, Bibi?
) et Trueno demeure l'anxiolytique et le compagnon de jeu de tout nouvel arrivant. Lary est un indicateur très fiable du caractère des autres mâles, vrais ou faux durs.
Carole, je t'ai parlé de ce Berger Allemand qui tirait la sonnette de l'ADSA et l'ai rencontré.
J'ai (heureusement pour moi!
) réussi à gérer l'agression aussi violente qu'immédiate, déclenchée par mon arrivée.
Un Berger allemand mâle de 45 kilos qui, la bave ruisselant des babines et tous crocs dehors, veut manifestement s'attaquer, sans autre forme de procès, à ton intégrité physique... Il faut croire en soi!
Notre rencontre s'est, avec le recul, bien passée. J'ai apprivoisé le monstre, établi plusieurs fois des contacts physiques en différentes zones "stratégiques", obtenu l'exécution de mes ordres.
Ce pauvre chien, malgré ses 5 années à la dérive, est récupérable par un cynophile averti, à la condition d'y consacrer beaucoup de temps.
Le problème est que son actuel comportement vis à vis des congénères est incompatible avec le mode opératoire qui est le mien.
Même avec une femelle, pas encore adulte, comme Maya, il est évident que la cohabitation, dans l'état actuel des choses, est impossible, sauf à risquer un drame. Le passage à l'acte est immédiat, sans signes avant coureurs et c'est sans doute du coté de la socialisation que le plus gros travail est à faire.
J'ai décidé de ne pas faire courir un tel risque à mes protégés et ai conseillé de se rapprocher d'associations de sauvetage, spécifiques de la race. Si j'étais en tête-à-tête avec ce seul chien, je me lancerais dans son sauvetage avec une réelle confiance quant à l'issue, mais il me fallait choisir.
Carole, ton formateur a, sur mon initiative, rencontré Meiko, mais n'a pas donné suite à mon appel téléphonique. Je ne sais donc pas ce qu'il en pense.