CAPI, Berger Belge Groenendael mâle 6 ans

Là c'est vraiment le grand jeu !!!

pense-t-il que tu es dupe ??

Myriam, son état me remémore le jour où, chez Tata, nous avions passé deux heures à extraire un petit York d'une gangue de poils, tellement longs qu'il ne pouvait plus se déplacer, collés par ses excréments et abritant des asticots.

Le chien sentait tellement fort qu'au départ on avait pris le monsieur qui nous l'avait apporté au refuge pour un clochard.

Capi s'adapte un peu plus chaque jour à son nouveau cadre de vie.

Je dois gérer nos "face à face" avec précaution car lui, comme Lary, les interprète comme un privilège et donc une reconnaissance de ma part d'un statut "supérieur".

Quand Capi rejoint la meute, il le signifie en tentant immédiatement de soumettre son rival.
Pour l'instant, la science du combat de Lary apparaît supérieure; ce qui lui permet de très vite repousser l'assaillant et de lui rendre (sous mon contrôle!) la monnaie de sa pièce.

Une première tentative d'apprentissage de l'ordre "Assis!" m'a montré, même si j'ai fini par obtenir satisfaction et chaudement félicité, que tout ce qui peut être perçu par Capi comme une forme de contrainte n'est que très difficilement accepté. On est vraiment sur le fil du rasoir et le grognement émis reflète bien, dans ce cas, sa désapprobation.

Il a eu une drôle de vie ce Capi mais ça va changer. Bien lavé et remplumé il sera magnifique. Souhaitons lui un maître à la hauteur afin qu'il puisse avoir une belle vie.

Un ptit nouveau...je devrais suivre un peu...Il est beau ce loulou,tout le regard du "belge" .J'ai hâte de le rencontrer.

Son regard en dit long quand il regarde Fifi.

Je persiste à croire que Khappy a été soumis à une éducation "musclée".

L'éxécution de l'ordre "Assis" que j'avais pu obtenir la première fois dans un contexte relativement autoritaire avait été ponctuée d'un grondement qui, selon ce que j'avais ressenti, révélait une certaine anxiété chez lui, générée par mon ordre.

J'ai changé ma façon de faire et j'obtiens désormais l'obéissance en chuchotant à peine l'ordre et en récompensant systématiquement par des caresses appuyées. Sa confiance en moi progresse chaque jour et pour lui, mes félicitations représentent le meilleur encouragement.

Le futur maitre de Khappy ne va pas être très facile à trouver.

Il lui faut un cynophile averti et donc totalement sûr de lui qui saura prendre le temps pour le mettre en confiance et surtout passer outre ses (rares) "accès de mauvaise humeur", ponctués de grondements, quand on lui fait faire quelque chose qui, à cet instant et on ne sait pas trop pourquoi, ne lui convient pas ou plus.

Il faut impérativement garder son total sang-froid et, imperturbable, montrer "en finesse" sa détermination.
Surtout ne pas tomber dans le piège du brutal rapport de forces car il n'y aurait alors pas beaucoup à pousser Khappy dans cette mauvaise direction pour qu'il se retourne. Je persiste à penser qu'on l'a battu, à une période de sa vie.

Quant à la gestion des conflits hiérarchiques avec Lary, il me faut impérativement intervenir le plus en amont possible car très vite il devient particulièrement périlleux de s'interposer dans la bagarre, Khappy s'en prenant à tout ce qui passe à sa portée.

La situation ne diffèrerait guère s'il s'agissait d'un Husky ou d'un Chien-loup tchèque, par exemple.

J'ai eu la joie de recevoir aujourd'hui la visite de Clodine (et Eden !) qui sont venues faire la connaissance de Khappy.

Clodine m'a fait remarquer, à juste titre , que j'avais commis une erreur en reprenant telle quelle une des infos reçues à propos de Khappy à savoir sa race.

En effet, je vous ai annoncé un Tervueren, alors que Khappy est un Groenendael.

Clodine!

Beaucoup de choses aujourd'hui dans ma vie avec Khappy.

Ce matin, pour la première fois, quand je me suis présenté pour le "lever" de la meute, Khappy a manifesté autre chose que de l'indifférence à mon égard et m'a accueilli en battant de la queue.

Ce midi, quand j'ai fait ma petite pause de cinq minutes après le repas, Khappy est venu se coller contre moi, m'a léché les doigts et le visage et a fini par se coucher à mes cotés.

Tout heureux de ce que j'interprétais comme d'importants progrès dans notre relation, je n'hésitais donc pas à reprendre le brossage, commencé a minima avec succès les jours précédents.

Apparemment satisfait de ce moment de tête-à-tête, Khappy s'est laissé brosser sans difficulté pendant plusieurs minutes.
Le résultat obtenu me semblant significatif, je m'apprêtais à ranger mes peignes et brosses quand, je vis une zone "oubliée" que j'entrepris aussitôt de faire disparaître.

Hélas, se cachait un noeud dans les poils qui bloqua le peigne.
La réaction de Khappy fut fulgurante: il se précipita sur mon avant-bras droit et le mordit en tous sens dans une véritable fureur jusqu'au moment où il porta sa rage sur mon avant-bras gauche.

En l'espace de quelques secondes où j'analysais les évènements (comme dans un accident de la route où tout semble se dérouler au ralenti), je réussis à garder mon calme et choisis de lui parler calmement plutôt que de m'opposer frontalement.

Khappy finit par s'écarter et je pus aller panser mes plaies, malgré un début de choc vagal.
Heureusement, les dégâts sont relatifs. Je n'ai que deux blessures profondes à l'avant-bras droit; le reste n'est que superficiel grâce au pull que je portais.

Ce soir, j'ai été recousu et ne souffre pas trop.

Eh ben...j'espère que tu vas vite te remettre. Difficile avec Khappy , bon courage Philippe .

La nuit a été relativement bonne grâce au paracétamol.
Je suis bien sûr handicapé puisque je n'ai pour l'instant qu'une force limitée dans l'avant-bras droit, mais la douleur est supportable.
Le plus exaspérant est de ne pouvoir faire qu'avec difficulté les gestes les plus simples du quotidien.
Heureusement, j'arrive à taper d'un doigt sur mon clavier. Patience vient à bout de bien des maux.

Pour l'anecdote, le médecin de garde qui m'a suturé m'a déclaré (sans rire!): "Ce n'est pas étonnant que vous vous soyez fait mordre, c'est la pleine lune en ce moment!".
Docteur, c'est un chien, pas un loup-garou!

En ce qui concerne Khappy, je pense que ce qui m'est arrivé est une "bonne" chose.
Pas pour moi au premier degré, mais, du fait de ma conception de la responsabilité morale qui est la mienne en proposant un chien à l'adoption, pour ceux qui pourraient être tentés de vivre avec un tel chien.

Khappy se serait "simplement" retourné contre moi en grondant, voire en me donnant un petit coup de croc d'avertissement, j'aurais pu comprendre et ... sans accepter le comportement, l'admettre provisoirement comme une séquelle des traitements passés qu'il a pu connaître.

Autre hypothèse à envisager: Khappy est issu d'une portée "éleveur amateur" et on ignore totalement s'il a pu recevoir tous les enseignements comportementaux maternels requis.

Quoiqu'il en soit, ce qui s'est passé hier allume pour moi un énorme feu rouge clignotant.
-Pas de signal précurseur de menace ou de tentative d'échappement à la situation engendrée par le toilettage.
-Agression donc directe dont le caractère à la fois explosif et acharné souligne une difficulté de contrôle du déroulement de la séquence.
La disproportion entre le stimulus de départ (le simple fait d'avoir senti le peigne se bloquer dans ses poils) et, outre la violence, la multiplicité des morsures infligées avec une frénésie manifeste ne peut qu'interpeller.

Si la moindre contrariété "banale" est capable de déchaîner chez Khappy une telle rage aux conséquences potentiellement gravissimes, comment pourrais-je envisager de le faire adopter?

Une évaluation comportementale le classerait au moins en 3, si ce n'est directement en 4. Quel vétérinaire comportementaliste engagerait sa responsabilité en rendant un rapport plus clément?

Le choix pour moi s'impose et vous savez que ce n'est pas de gaité de coeur que je dois m'y résoudre. Je pense avoir fait tout ce que je pouvais pour lui éviter le pire. Aucune SPA n'en voulait. L'ADSA a tenté, sans succès, de lui donner sa chance.

Pour moi, la question cruciale est: "Quelle serait la qualité de vie de Khappy dans les conditions de détention qu'imposent des comportements du type bombe à retardement ?".

Il me fait penser à mon chien : Aaron, dont tu me disais que je ne pourrais pas le faire adopter.... Dès le début du post je me suis dit la même chose, il ne sera pas adoptable...
J'ai malgré tout beaucoup appris avec Aaron, dès qu'il se lèche le nez deux fois, c'est qu'il va attaquer... A force de travail quotidien, il a appris à grogner, il y a toujours du progrès mais je reste méfiante avec toute autre personne car il reste docteur Jekill et Mister hyde !
Khappy doit apprendre à maîtriser ses émotions, ce n'est pas insurmontable...